La violence conjugale envers les femmes est un phénomène important. Seulement 3,6 % des femmes victimes de violence conjugale la signalent à la police, ce qui signifie qu’un très grand nombre de femmes vivent avec la violence sans la dénoncer.
Quel type de femmes est touchée?
On estime que 80 à 85 % des victimes de violence conjugale sont des femmes. Mais quel type de femme est touché par la violence conjugale? En réalité, il n’y a pas de profil-type; on remarque plutôt des réactions qui varient selon la durée du cycle de violence. Plus la violence est présente depuis longtemps, plus la femme victime a perdu sa liberté d’agir et de penser.
La violence s'installe souvent de façon progressive et insidieuse
On retrouve donc des victimes apeurées, moins affirmées et plus conciliantes au sein des relations dans lesquelles la violence a perduré plus longtemps, alors que les victimes qui subissent de la violence depuis peu sont souvent plus affirmées et plus outragées par leur situation. Il faut toutefois noter que la violence n’apparaît pas subitement dans un couple, elle s’installe de façon progressive et insidieuse.
Comment peut se sentir la femme victime de violence?
Dans la plupart des cas, la femme victime est confrontée à de la honte et de la peur et ne se sent pas libre de dire ce qu’elle pense par crainte de la réaction de son conjoint. Elle est souvent assaillie par des sentiments d’incompétence et d’impuissance et peut perdre son estime d’elle-même. La victime de violence hésite souvent à dénoncer sa situation, car elle a peur d’être jugée, d’être blâmée ou de ne pas être crue. Elle peut aussi craindre les représailles de son conjoint violent. De plus, des déformations cognitives peuvent survenir avec le temps, ce qui peut amener la victime à changer sa perception de la réalité et déformer sa vision de la situation qu’elle vit.
Les réactions à la violence répétée peuvent être diverses : la victime peut être ambivalente, confuse, elle peut vouloir acheter la paix. La femme victime de violence conjugale en vient souvent à développer des stratégies pour se protéger, comme un repli sur soi, de l’intériorisation de ce qu’elle vit, de l’évitement, de la passivité, de la résignation face à sa situation, de l’autodénigrement, de la dépendance envers son conjoint, etc.
La médiation familiale et la violence conjugale
Finalement, la femme victime de violence qui souhaite mettre un terme à sa relation avec son conjoint choisira plus souvent d’opter pour la médiation plutôt que pour une bataille devant les tribunaux. La médiation est une méthode plus douce qui permet aux femmes de se sentir protégées et d’atténuer la réaction violente du conjoint face à la rupture.
Chronique rédigée par Andrée-Anne Poirier, stagiaire en droit, 2010-2011
Informations recueillies dans le cadre de la conférence « Violence et médiation familiale »
Mise à jour : Janvier 2015
Note
L’information contenue dans le présent article est d’ordre général. Elle ne prétend pas répondre à tous les cas de figure. Pour de plus amples renseignements concernant le droit familial, téléphonez à la ligne d’information juridique d’Inform’elle 450 443-8221 ou au 1 877 443-8221 (sans frais) ou consultez une personne exerçant la profession d’avocat ou de notaire.
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