En 2015, les services de police du Québec ont enregistré 19 406 infractions contre la personne commises dans un contexte conjugal. Près de 78% des individus ayant subi ces actes de violence étaient des femmes, ce qui fait que cette problématique est aujourd’hui majoritairement féminine. Elle est d’autant plus difficile à cerner dû aux liens étroits qui unissent les auteurs de la violence et les personnes qui la subissent. Malgré tout, Statistique Canada a révélé que 159 804 résidents du Québec ont déclaré avoir subi de la violence conjugale entre 2010 et 2015. Ces chiffres surprennent et choquent d’autant plus puisqu’on peut supposer qu’un grand nombre de personnes n’ont pas déclaré leur situation.
Il y a violence conjugale lorsqu’un membre du couple commet un acte de violence envers l’autre. La violence conjugale peut se manifester de plusieurs façons :
- domination et contrôle d’un conjoint sur l’autre;
- interdiction d’émettre une opinion;
- gestes et paroles qui provoquent chez l’autre conjoint de la peur, de la culpabilité, de la honte ou de l’inquiétude (violence psychologique);
- contrôle de l’argent ou accumulation des dettes au nom de la victime;
- violence sexuelle (pression ou menaces pour obtenir des faveurs sexuelles).
La violence conjugale est souvent déclenchée par des événements ordinaires de la vie :
- grossesse;
- nouvelle coupe de cheveux;
- départ de la maison;
- bébé qui pleure;
- souper qui n’est pas prêt.
Lorsqu’une personne vit une situation d’urgence et que la violence est actuelle, elle doit téléphoner au poste de police. Si la situation est très urgente, faire le 9-1-1. Lorsqu’il n’y a pas de danger immédiat et actuel, mais que la personne a été victime de violence conjugale dernièrement ou qu’elle a peur qu’il puisse y avoir une autre crise de violence, elle peut téléphoner au poste de police pour rencontrer un policier. Si la victime ne se sent pas à l’aise, il sera préférable de communiquer avec un CLSC ou un organisme d’aide aux femmes pour rencontrer une intervenante.
Ressources : Plusieurs organismes peuvent vous soutenir dans vos démarches:
- SOS violence conjugale (1 800 363-9010)
- Les maisons d'hébergement pour femmes ayant subies de la violence conjugale. Pour trouver les maisons d'hébergement dans votre région : http://fede.qc.ca/maisons
- Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS)
- Centres d'aide aux victimes d'actes criminels (CAVAC)
- L'R des centres de femmes du Québec, regroupement de 87 centres membres provenant de toutes les régions du Québec: https://rcentres.qc.ca/ - 514 876-9965
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Pour compléter toutes ces informations, n'hésitez pas à lire notre dossier juridique entièrement consacré à ce sujet. Au fil des ans, le nombre de questions liées à la violence conjugale a augmenté au lieu de diminuer et nous constatons qu’il est très difficile de démystifier la loi à cet égard. La violence conjugale soulève de nombreux enjeux juridiques et la problématique a un lien étroit avec le droit de la famille, surtout lorsqu’il est question de séparation, de déménagement et de la garde des enfants. |
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Chronique rédigée par l'équipe d'Inform'elle. Mise à jour : Mars 2020.
Note L’information contenue dans le présent article est d’ordre général. Elle ne prétend pas répondre à tous les cas de figure. Pour de plus amples renseignements concernant le droit familial, téléphonez à la ligne d’information juridique d’Inform’elle 450 443-8221 ou au 1 877 443-8221 (sans frais) ou consultez une personne exerçant la profession d’avocat ou de notaire.
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